The Instructions on MahāmudrāTibetan Buddhist sage Naropa received “The Instructions on Mahāmudrā” on the banks of the Ganges from his master, Tilopa (988–1069).

Here are the excerpts most relevant to Synergy lovemaking. Celibacy-loving Buddhists sometimes omit them from the 33-part version (below). Thus there exist both 29-verse and 33-verse versions.

31

If you entrust yourself to a secret consort,
The wisdom of bliss-emptiness will manifest;
Thus, engage in union, which is the benediction of method and wisdom.
Let it gently descend, maintain it, reverse it, and bring it back up.
Guide it to the specific places within the body, letting it thoroughly bathe every part.
If you remain free from the grasp of desire, then the wisdom of bliss-emptiness will appear.

32

Like the waxing moon, your life will lengthen;
Without graying, you will have the strength and radiant presence of a lion.
You will quickly achieve ordinary accomplishments
Before attaining supreme accomplishment.

33

May this essential advice on Mahāmudrā
Remain in the hearts of those fortunate enough to receive them!


The entire text en français

“Puissent ces conseils essentiels sur le mahāmudrā Demeurer dans le cœur de ceux qui ont la bonne fortune de les recevoir !”
Voici donc “Les instructions sur le Mahāmudrā”, données sur les rives du Gange à Naropa par son maître, Tilopa (988–1069).
1
Bien qu’on ne puisse expliquer le mahāmudrā,
Sage Nāropa, tu as enduré la souffrance et les difficultés
Et tu fais preuve de dévotion envers le guru.
Prends alors ces instructions à cœur, fortuné disciple !
2
Allons ! Examine de près les phénomènes mondains.
Tels des rêves, tels des illusions, ils ne peuvent durer;
Les rêves et illusions n’existent pas vraiment.
Renonces-y et abandonne les activités de ce monde.
3
Ayant rompu l’attachement et l’aversion envers les êtres et les lieux,
Médite seul dans la forêt et dans des ermitages de montagne.
Restes-y, dans un état naturel de non-méditation.
Quand auras réalisé la non-réalisation, tu auras réalisé le mahāmudrā.
4
S’impliquer dans les affaires de ce monde
Est une cause de vaine souffrance,
Dépourvue autant de sens que d’essence.
Regarde plutôt au cœur de la vérité ultime.
5
L’intellect ne peut voir la vérité qui transcende l’intellect.
Tu ne découvriras pas la vérité qui est au-delà de l’action au moyen d’une action délibérée.
Si tu souhaites atteindre la vérité qui transcende l’esprit et l’effort,
Tranche la racine de l’esprit et demeure dans la claire conscience nue.
6
Laisse décanter naturellement l’eau troublée par les pensées discursives.
Laisse tel quel tout ce qui se manifeste, sans l’affirmer ou le nier.
Quand il n’y a ni acceptation ni rejet,
Les apparences sont libérées dans le mahāmudrā.
7
Qu’on tranche les racines d’un arbre :
Toutes ses branches meurent, ses innombrables feuilles se fanent.
De même, si on coupe la racine de l’esprit,
Le feuillage du saṃsāra s’assèche.
8
L’obscurité d’un millier d’ères cosmiques
Se dissipe à la lumière d’une seule lampe.
De même, la clarté lumineuse de l’esprit dissipe d’un coup
Les négativités et obscurcissements accumulés pendant des kalpas.
9
Que ceux qui sont incapables de maintenir cet état
Embrassent les points cruciaux des souffles internes et portent la connaissance à son point culminant.
En employant diverses façons de fixer le regard et de concentrer l’esprit,
Qu’ils persévèrent jusqu’à ce qu’ils puissent reposer dans la claire conscience.
10
Quand on regarde le ciel,
Les concepts rigides de « centre » et de « limite » cessent.
De même, quand l’esprit observe l’esprit,
Les pensées cessent et l’on voit la nature de l’esprit.
11
Quand le brouillard et les nuages se dispersent dans le ciel,
Où s’en vont-ils ? Où demeurent-ils ? Nulle part !
De même, les vagues des pensées se dispersent
Quand l’esprit se voit lui-même.
12
L’espace transcende la couleur et la forme :
Il est inchangé, et non pas blanc ou noir.
De même, ton propre esprit est au-delà de la couleur et de la forme,
Jamais blanchi ou noirci par les phénomènes bons ou mauvais.
13
L’essence brillante du soleil n’est pas obscurcie
Par la noirceur d’un millier d’ères cosmiques;
De même, l’essence lumineuse de ton esprit
Ne peut être obscurcie par des kalpas vécus dans le saṃsāra.
14
On peut décrire l’espace comme étant « vide »,
Mais l’espace tel qu’il est défie toute expression verbale.
De même, on peut signaler la nature « lumineuse » de l’esprit,
Mais il n’y a en fait aucune base qu’on puisse étiqueter de la sorte.
15
Considère l’espace : qu’est-ce qui dépend de quoi ?
De même, ton esprit – le mahāmudra – est dénué de fondation.
Si tu te détends dans un état naturel, non altéré,
Les liens se relâchent et tu t’affranchis indubitablement.
16
Ainsi la nature de l’esprit est-elle comme l’espace :
Il n’est aucun phénomène qui n’y soit inclus.
17
Abandonne toute activité physique et repose-toi,
À l’aise et silencieux, les mots comme un simple écho.
Sans la moindre pensée, observe l’expérience,
L’expérience définitive qui se situe au-delà de l’esprit.
18
Le corps n’a pas d’essence, tel la tige creuse du roseau.
L’esprit, comme l’espace, transcende le domaine des pensées.
Relâche ton esprit dans cet état,
Sans le confiner ni lui permettre d’errer.
19
L’esprit privé d’un point de mire est mahāmudra.
La familiarisation te mènera à l’éveil suprême.
20
L’esprit est lumineux par nature, sans point de référence.
Sans chemin sur lequel avancer, tu empruntes le chemin des bouddhas.
En t’habituant à la non-méditation, tu atteindras l’éveil insurpassable.
21
Transcender toute notion dualiste de percevant et de perçu : la vue souveraine.
Demeurer sans distraction : la méditation souveraine.
Ne pas faire d’effort délibéré : la conduite souveraine.
Être sans espoir ni crainte : la réalisation du fruit.
22
La base-de-tout, innée, est libre des voiles des empreintes karmiques.
Demeure dans l’essence non née, sans discriminer méditation et post-méditation.
Quand tu reconnaîtras que les apparences sont des projections,
Les phénomènes produits par l’esprit conceptuel cesseront.
23
La vue la plus majestueuse, c’est l’affranchissement total de tous les extrêmes.
La méditation la plus majestueuse est profonde, vaste, sans limites.
La conduite la plus majestueuse, c’est rester naturel et sans effort.
Le fruit le plus majestueux, c’est le repos naturel, libre de tout souci.
24
Au début, l’esprit est comme un torrent impétueux qui descend la vallée.
Au milieu, il coule sereinement, comme le fleuve Gange.
À la fin, il est comme une rivière rejoignant l’océan – un enfant retrouvant sa mère.
25
Les adeptes des véhicules des pāramitā et des mantras secrets,
Du vinaya, et d’autres traditions scripturales
Ne révéleront pas la luminosité du mahāmudrā
Sur la base de leurs textes et préceptes philosophiques.
26
Au sein d’un esprit dénué d’implications et d’envies,
Les pensées se forment et se dissipent d’elles-mêmes, rides sur l’eau.
Toutefois, une marée de désirs cache la luminosité.
27
À observer les vœux conceptuellement,
Tu trahis le sens du véritable samaya.
Quand, sans fixer ton attention sur un objet ni demeurer où que ce soit,
Tu ne t’éloignes pas de la vérité,
Le samaya intact est une lumière dans l’obscurité.
28
Si, libre de toute ambition, tu ne demeures pas dans les extrêmes,
Tu verras la signification de tous les enseignements du Bouddha, sans exception.
Si tu te laisses pénétrer de cette vérité, tu seras libéré de la prison du saṃsāra.
Si tu t’y poses, en équanimité, les voiles de la négativité et de l’ignorance seront brûlés.
C’est pourquoi l’on parle de « la torche des enseignements ».
29
Les gens ineptes ne s’y intéressent pas;
Ils sont continuellement emportés dans les torrents du saṃsāra
Et subissent des souffrances intolérables.
Quelle tristesse ! Il n’y a pas de fin en vue pour cet amas de douleur !
30
Si tu souhaites te délivrer de ces chagrins,
Tu dois t’en remettre à la sagesse d’un maître :
Quand ses bénédictions t’infuseront,
Ton esprit sera libéré !
31
Si tu t’en remets à une compagne secrète,
La sagesse de la félicité-vacuité se manifestera;
Procède ainsi à l’union, bénédiction de la méthode et de la sagesse.
Laisse-la descendre doucement, maintiens-la, inverse-la et fais-la remonter.
Amène-la aux divers endroits du corps et laisse-la le baigner tout entier.
Si tu demeures libre de l’attachement au désir, la sagesse de la félicité-vacuité apparaîtra.
32
Comme la lune croissante, ta vie s’allongera;
Sans grisonner, tu auras la force et la présence radieuse d’un lion.
Tu atteindras rapidement les accomplissements ordinaires
Avant d’obtenir l’accomplissement suprême.
33
Puissent ces conseils essentiels sur le mahāmudrā
Demeurer dans le cœur de ceux qui ont la bonne fortune de les recevoir !
(Traduit en français par Vincent Thibault (2022) sur la base de la version anglaise traduite par Ina Bieler et éditée by Kay Candler (© Ina Bieler, 2021); la version de Ken McLeod a aussi été consultée. Relu par Christian Magis.)